Quand je
pense aux métiers d'escrocs, ne me viennent jamais en tête les
visions de gros bonnets, de banquiers, de politiciens. Je visualise
plutôt le menu fretin : les agents immobiliers, les vendeurs de
forfaits téléphoniques, les restaurateurs de coins touristiques.
Je ricane aussi des concepteurs de jaquettes de films à la location. Ces mecs
sont prêts à tout, vraiment. Il y a des articles entiers à écrire
sur les énormités dégottables sur les pochettes de VHS, de DVD et
autres Blu-Ray : acteurs « vus » chez Tarantino (15
secondes!), critiques dythirambiques complètement inventées,
chipotages variés pour faire passer une série B pour la suite d'un
carton au box-office. Cette dernière option a été suivie au moment
de revendre Retreat sur le marché vidéo, un modeste thriller
irlandais où l'on se demande tout le film si Jamie Bell, Thandie
Newton et Cillian Murphy, trio isolé sur une petite île écossaise, sont en
train d'échapper à une pandémie mondiale ou non. Virus, Cillian
Murphy, militaire aux cheveux rasés avec du sang sur le visage...
Boum ! Au moment de conceptualiser la pochette, on s'est dit
qu'avec un logo bactériologique derrière le titre et le nom de
Cillian Murphy au-dessus de la tronche de Jamie Bell ensanglanté (à
qui ressemble drôlement Murphy durant une bonne partie de 28 Days Later), il y aurait bien quelques corniauds pour penser que Retreat est plus ou moins une suite, un reboot ou un rip-off à la franchise 28 Days/Weeks/Months Later. Ces films n'ont
bien évidemment rien à voir. Retreat se rapproche sur le fond plus
des Chiens de Paille que de la science-fiction apocalyptique et, c'est amusant, la pochette française semble justement faire référence au classique de
Sam Peckinpah, où Dustin Hoffman y menaçait aussi pas mal son
entourage au tromblon. Mais ça, c'est une enroule moins évidente et, de toutes façons, ces scènes là sont vraiment dans le film !