Sans
Megaupload et plus du tout critic-rock (rien publié nulle part du genre chronique CD, une première cette année!!!), j'ai surtout redécouvert en
2012 le plaisir immense, perdu et anachronique, de savourer des
disques sans parvenir à les épuiser, de les écouter des dizaines,
voire des centaines de fois, sans avoir envie de zapper ou d'aller
downloader la dernière hype par simple curiosité ou devoir
journalistique. Cette fermeture aux sollicitations permanentes doublée d'une disponibilité de temps cerveau intégralement consacrée à ce que je kiffe réellement, c'est un
grand changement dans ma vie et ça a totalement bouleversé mon rapport
à la musique. J'ai ainsi du écouter le Happy Soup de Baxter Dury 2 à 4 fois
par jour pendant bien 6 mois et il en est de même (ou presque) pour la plupart
des références qui suivent. C'est pas très 2.0 comme attitude mais
ça fait un bien dingue !
1. Gravenhurst :
The Ghost in Daylight
Ouais,
cet album est moins bon que les précédents sortis par Nick Talbot.
Il distance pourtant sans forcer n'importe quel autre machin
d'indie-pop-rock boutonneux rêveur (genre Beach House, allez). Parce
que plus habité, plus hanté, plus émouvant, plus adulte, mieux
vécu... et pas juste là pour épater le lectorat de Pitchfork. Un
disque, comme tous les autres du même gars, qui tient du classique
instantané et dont on parlera dans 30 ou 40 ans comme on parle
aujourd'hui des albums de Nick Drake, Tim Buckley et autres génies
passés inaperçus (ou presque) du temps de leur vivant.
2. The
Brian Jonestown Massacre : Aufheben
Il y a 10
ans, le fils caché de Charles Manson et Satan passait pour un nazi
sacrément doué dans l'art de fabriquer du rock revivaliste pour
collectionneurs de disques. Aujourd'hui, le génie arrogant s'est un
peu évaporé et l'Anton Newcombe apaisé de 2012 semble plus devoir
aux Bisounours et à Stéréolab qu'aux démons d'Altamont. Aufheben
est presque un disque pour enfants, qui respire bien davantage
l'amour et la joie de vivre que la défonce et la paranoïa.
Humainement, on est contents pour lui. Et comme lui fait tout pour
rendre contentes nos oreilles, c'est un échange parfaitement
win-win.
3. Scorpions
Violentes : The Rapist
Le
mongolo élevé au rang d'art majeur. Comme si les Ramones faisaient
du John Carpenter ou que Gwar s'était mis à l'electro minimaliste
punk. Juste énorme et ce n'est que (quasi) le début des aventures
de ce groupe adorablement timbré.
4. Daphni :
Jialong
Ca ne
respecte aucune recette établie, ça ose des choses à priori
insensées, ça frappe pour faire mal, ça n'hésite pas à se
répéter jusqu'à rendre dingue. Une certaine idée de la
dance-music quand elle ne recherche que le plaisir pur et non pas se
la péter grave (n'est-ce pas, Actress?)
5. Peaking
Lights : Lucifer
Un
duo de vieux hipsters américains prétentieux fabrique de la
balléaric de contrebande comme Sheer Taft et William Orbit en
faisaient à la fin des années 80. Comme dirait Karl Zéro, méfions
nous des imitations. Sauf que n'importe quel douanier ou expert s'y
tromperait. Taste the unoriginal.
6. A Place
to Bury Strangers : Worship
Un
groupe noisy peut-il devenir poppy sans s'aliéner une partie de son
public ? La version 2012 de l'éternel débat tient dans ce
disque, pas aussi « patate dans ta face » que le
précédent mais tout de même très efficace quand il s'agit de
booster sa bonne humeur rock and roll.
7. K-Holes :
Dismania
J'ai
déjà dit tout ce que j'avais à en dire ICI.
8. Nice
Face : Horizon
Electro
garage débilus profondus, entre Iggy & The Stooges, Suicide et Sigue Sigue
Sputnik. Assez sexy et plus malin, goutu et étonament durable que bien des
concurrents du secteur.
9. Thee Oh
Sees : Putrifiers II
Comme
avec Gravenhurst dans l'indie-rock, un album moins bon que les
précédents de Thee Oh Sees reste néanmoins un Carl Lewis de son
secteur, en l'occurence le garage rock psyché un peu hippie, un peu
slacker.
10. Skank
Manor : Démo album
J'ai un
pote qui a fait un album de dub, à la Basic Channel, à la
Terranova. C'est complètement anachronique, dans un style dont je me
fous généralement pas mal, mais je kiffe toujours. Des mois après
avoir pondu le presskit. C'est comme ça, sincère, et pas juste de
la pub.
(+ seconde
session)
Total
Control : Henge Beat (2011)
New-wave
pas gentille par des surfers australiens. Interpol version gogole.
Donc grave.
Catholic
Spray : Amazon Hunt (2011)
Ca
ressemble à du boucan purement morveux et chaque morceau tient en
fait du véritable hymne, avec refrains imparables, niaque rock and
roll rare et élégance au top (ca)niveau.
Pye
Audio Corner : Black Mill Tapes Volume 1 (2010)
John
Carpenter s'est perdu dans la campagne anglaise. Adeptes du Wicca aux
synthés, loups-garous sous MDMA, païens en retour de rave vouant un culte sacrificiel au
Bonhomme d'Osier... Yeah, ce genre d'ambiance!
Grinderman
2 : Remixs (2011)
J'ai
toujours préféré Nick Cave quand il ne se prend pas très au
sérieux et qu'il sort un peu de ses clichés Grand-Guignol comme
ici, pour flirter avec l'electro.
MIXS &
COMPILES
Andrew Weatherall @ Dalston Superstore
D_R_U_G_S
108 Mix
Daphni
Live from The Bussey Building
Johnny
Jewel Let's Kiss Sunday Morning Mix
Jeff
Mills & L'Orchestre d'Ile de France @ Salle Pleyel
Trevor
Jackson presents Metal Dance
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