Plaisir
d'Eté, Paradis du Churros, Food Truck transformé en Prout Truc,
verdict final que le Brussels Summer Festival tient tout simplement
d'une annexe de la Foire du Midi... Dans la vacherie de compétition,
nous avons su nous montrer cruels en cherchant vainement un truc non
dégoulinant à se mettre sous la dent, ce mardi soir, quelques
minutes avant le début du concert de Tuxedomoon. Faut dire que tout
juste sorti d'une grippe intestinale du pied gauche, la tolérance
pour la mangeaille de kermesse n'était pas de la partie. Pas plus
que l'envie de voir prester un soir plutôt frisquet Tuxedomoon et
Front 242, à vrai dire, groupes que notre grand âge nous a permis
de jadis croiser à des périodes plus déterminantes de leurs
carrières, quand la new-wave n'était pas de la couille. Et que le
mois d'août ne ressemblait pas encore à l'automne.
Ce
contexte perso étant planté, il n'étonnera personne qu'il m'a
fallu moins de dix minutes de présence sur le site du festival pour
sérieusement me prendre le bec avec une mémère et sa fifille. Le
fond et le motif de la dispute n'ont aucun intérêt. Par contre,
l'embrouille terminée, il est à noter que la fifille a essayé de
consoler sa Môman, fortement énervée par mes sarcasmes, en lui
montrant sur son smartphone la vidéo d'une tortue mâle qui essaye
d'avoir des rapports sexuels avec un wok. A ce même moment, dans le
décor, un gros type mal lavé au cerveau visiblement complètement
grillé par de bien drôles de drogues fendait la foule avec autour
du corps différentes couches de haillons et sur le nez un museau de
chat en plastique. Tout cela sous l'oeil placide de petits flics qui
n'avaient pas l'air d'atteindre le 1m68 réglementaire, même les
bras levés. D'où, soudainement, en plus de ma mauvaise humeur, une
volonté de mourir, là, directement, comme ça, pouf, adieu cruel
cirque humain.
Dans une relative indifférence, c'est alors que Tuxedomoon a commencé à jouer. Faut dire que le groupe yankeexellois (haha!) n'a pas choisi la facilité, illustrant en fait en musique un court-métrage diffusé sur l'écran de fond de scène, petit film que nous avons d'abord pris pour une publicité Actiris, avec son Docteur Maboul qui engueule un personnage recouvert de bandes magnétiques, qui finit par s'échapper dans la nature. J'avoue n'avoir ensuite pas vraiment suivi, jamais conquis par l'ensemble, distrait par notre conversation entre amis, et tout cela pour une simple et bonne raison. Je ne doute en effet pas un seul instant que la musique espiègle et tortueuse de Tuxedomoon reste un plaisir rare, encore aujourd'hui, dans une belle salle bien sonorisée. Ce mardi soir, au BSF, les balances étaient par contre tellement scandaleusement mal réglées que cette musique incontestablement assez difficile me fit en fait aux oreilles ce que le kebab au ragondin responsable de mon intoxication alimentaire évoquée en début de chronique fit il y a quelques jours à mon estomac.
Dans une relative indifférence, c'est alors que Tuxedomoon a commencé à jouer. Faut dire que le groupe yankeexellois (haha!) n'a pas choisi la facilité, illustrant en fait en musique un court-métrage diffusé sur l'écran de fond de scène, petit film que nous avons d'abord pris pour une publicité Actiris, avec son Docteur Maboul qui engueule un personnage recouvert de bandes magnétiques, qui finit par s'échapper dans la nature. J'avoue n'avoir ensuite pas vraiment suivi, jamais conquis par l'ensemble, distrait par notre conversation entre amis, et tout cela pour une simple et bonne raison. Je ne doute en effet pas un seul instant que la musique espiègle et tortueuse de Tuxedomoon reste un plaisir rare, encore aujourd'hui, dans une belle salle bien sonorisée. Ce mardi soir, au BSF, les balances étaient par contre tellement scandaleusement mal réglées que cette musique incontestablement assez difficile me fit en fait aux oreilles ce que le kebab au ragondin responsable de mon intoxication alimentaire évoquée en début de chronique fit il y a quelques jours à mon estomac.
Pareil
pour Front 242, d'ailleurs. Depuis 1986, j'ai vécu des concerts de
ce groupe qui m'ont marqué au fer rouge, j'en ai vu d'autres que
j'ai trouvé patauds, il y en a même qui m'ont fait doucement
ricaner mais, toujours, il s'est agi d'une expérience sonore
immersive de première bourre. C'est le propre de Front 242 :
même s'il est permis de ne pas trouver très finauds la purée
electro-body balancée dans les oreilles du public et les accents
bien brusseleir à la Alain Courtois des chanteurs, les concerts du
groupe sont en principe des expériences physiques intenses mais pour
qu'il y ait expérience physique intense, il faut évidemment que le
son soit à la hauteur. Surtout quand le groupe, plutôt en forme,
avec un Richard 23 toujours plus bondissant qu'un lolcat sur You
Tube, décide de généreusement balancer quelques gros
classiques/grosses patates de son répertoire le plus féroce, les
Take One, No Shuffle, Funkhadafi et le toujours furieusement cinglé
Commando Mix. Voilà qui aurait du faire bouillir le Mont-Des-Arts.
Mais avec une régie finale réglée au mouffle aplatissant basses et
reliefs à la tractopelle, seuls les plus motivés, peu regardants,
demi-sourds et parfaits ignares auront finalement passé une vraie
bonne soirée musicale, les moins pigeons du lot étant partagés
entre ennui, consternation et regret d'avoir payé pour du pareil
foutage de poire. Les stands de churros et de mojitos n'ont par
contre pas semblé s'en plaindre et c'est sans doute bien là le
principal, pour certains responsables.
Chronique publiée le 13 août 2014 sur le site du Focus Vif
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