Si on en
croit certain.e.s, je serais une Ligue du LOL à moi tout seul. C'est
une accusation à peine masquée qui traîne sur Twitter et il y a
d'autres trucs qui vont dans ce sens qui me reviennent depuis trois
jours. Je vous arrête tout de suite.
Je n'ai pas connaissance d'un
tel club en Belgique et s'il existait, cela ne m'intéresserait pas
d'en faire partie. Je n'aime pas les réseaux, les meutes, les clubs.
Le seul forum Internet dont j'ai réellement fait partie, sous
pseudonyme, est celui du magazine Technikart, de 1999 à 2003. En
sont sorties des amitiés, des complicités durables et des millions
de barres de rire. Aucune acrimonie, aucune accusation malsaine. On y
a surtout bien rigolé. Rigolard, c'est ce que je suis. J'aime rire,
j'aime faire rire, je ris beaucoup et rire est carrément le moteur
de ma vie. C'est pourquoi je fais le job que je fais de la façon
dont je le fais. Or, quand je vois ce dont sont accusés certains
membres de la Ligue du LOL, je ne rigole pas. Je ne trouve pas ça
drôle, du tout. Cet humour là ne me correspond pas. Me foutre
ouvertement de la gueule de certaines personnes me correspond,
certes. Mais pas de cette façon là.
Je me sens en fait carrément diffamé quand on ose insinuer que je suis un équivalent belge de cette Ligue du LOL et c'est bien pourquoi je ne prends pas ces allusions à la légère et compte très sérieusement les faire poursuivre. Vu le contexte actuel à fleur de peau et la potentielle nuisance que pourraient causer de telles accusations, même plutôt vagues, à moi mais aussi à mes proches, à mes clients ainsi qu'à certains de mes projets collaboratifs, je ne peux pas laisser passer ces petits jeux à la con, cette simple diffamation qui profiterait d'un contexte chaotique pour se déguiser en dénonciation courageuse. Il n'y a pas de « peur qui change de camp », je ne « me chie pas dessus » comme j'ai pu le lire. Je ne suis pas du tout en train de flipper à l'idée de ce que pourraient dénoncer certain.e.s. Je dis juste que si vous voulez m'accuser de quoi que ce soit de scabreux, il faut l'assumer IRL, car je ne laisserai pas cantonnées ce genre de conneries à cette cantine un midi de frites que sont devenus les réseaux sociaux, ni les laisser se transformer en feuilleton on line pour gros imbéciles-couillons qui postent juste des commentaires avec des GIFS de Michael Jackson et son seau de pop-corn.
Je me sens en fait carrément diffamé quand on ose insinuer que je suis un équivalent belge de cette Ligue du LOL et c'est bien pourquoi je ne prends pas ces allusions à la légère et compte très sérieusement les faire poursuivre. Vu le contexte actuel à fleur de peau et la potentielle nuisance que pourraient causer de telles accusations, même plutôt vagues, à moi mais aussi à mes proches, à mes clients ainsi qu'à certains de mes projets collaboratifs, je ne peux pas laisser passer ces petits jeux à la con, cette simple diffamation qui profiterait d'un contexte chaotique pour se déguiser en dénonciation courageuse. Il n'y a pas de « peur qui change de camp », je ne « me chie pas dessus » comme j'ai pu le lire. Je ne suis pas du tout en train de flipper à l'idée de ce que pourraient dénoncer certain.e.s. Je dis juste que si vous voulez m'accuser de quoi que ce soit de scabreux, il faut l'assumer IRL, car je ne laisserai pas cantonnées ce genre de conneries à cette cantine un midi de frites que sont devenus les réseaux sociaux, ni les laisser se transformer en feuilleton on line pour gros imbéciles-couillons qui postent juste des commentaires avec des GIFS de Michael Jackson et son seau de pop-corn.
Si je les
avais connu à l'époque, il y a en fait de fortes chances que
j'aurais été solidement en bagarre avec ces types de la Ligue du LOL, parce que la
fanfaronnade trempée dans la bêtise crasse, c'est souvent ça, le
déclencheur de mes moqueries. Autre chose à ne pas confondre :
se moquer des gens et le harcèlement. Le droit belge a une idée
assez claire de ce qu'est le harcèlement : porter atteinte à
la vie privée de quelqu'un, de façon répétée, dans l'intention
d'affecter gravement la victime. Est-ce que c'est ce que je fais
quand je me fous de la gueule d'un Rudy Léonet, d'un Thierry Coljon,
d'un Hugues Dayez, d'une Béatrice Delvaux, d'un Jérôme Colin ou
d'un Marcel Sel ? Bien sûr que non. Je n'aborde pour ainsi dire
jamais leurs vies privées, sauf un moment dans le cas de Marcel Sel,
quand il a été possible qu'il existe un maousse conflit d'intérêt
entre son boulot politisé alors bien caché et sa posture de
chevalier blanc sur Internet ; ce qui pouvait tenir de l'info
exploitable pour un journaliste.
C'est donc
leur image publique que j'attaque, dont je ris, et plus souvent
encore strictement leur travail médiatique que je critique. Je n'ai
pas de plaisir à nuire, ce n'est pas ce que je recherche, mais j'en
ai à tenter de dégonfler les baudruches ; c'est-à-dire critiquer
des talents supposés, relever des grosses conneries, questionner des
places dans les médias et dans la culture et donc aussi
d'éventuelles inaptitudes criantes. Je ne vois pas ce que cela
aurait à voir avec du harcèlement ou alors toute critique
politique, médiatique et culturelle ne tenant pas du one-shot relève
du harcèlement. C'est d'ailleurs aussi en partie un job pour lequel
je suis payé. Par des gens qui trouvent donc cela suffisamment
intéressant pour être publié et donc aussi juridiquement clean.
Tout
rigolard et au fond plutôt sociable que je suis, j'ai sinon un
putain de caractère. Je me fous de ce que l'on pense de moi, de
paraître sympathique ou non. J'ai un truc, même désagréable, à
dire, je le dis. Je n'ai rien à dire, je ne parle pas. Du tout. Je
n'ai aucun souci à être froid, ouvertement moqueur, à balancer aux
gens qu'ils m'emmerdent et qu'ils ont vraiment l'air cons. Je n'ai
aucun souci à passer pour une saloperie de teigne arrogante, à
quitter un projet collaboratif sur un coup de tête, à dire ce que
je pense des articles torchés avec les pieds publiés dans les mêmes
publications que moi, à insulter une femme comme j'insulterais un
homme. Je n'ai aucune patience pour ce qui m'ennuie et j'ai aussi une
sainte horreur d'être bousculé, pris de haut, servi comme une
merde, questionné quand je n'ai pas envie de causer. J'ai un fond
misanthrope, j'ai des poussées sociopathes mais je ne suis ni
sexiste, ni raciste, ni homophobe. Ce qui n'a pas l'air d'être clair
pour tout le monde.
Mais là
encore, se prendre une volée de bois vert ou trois messages
d'insultes sur Internet, je n'appelle pas ça du harcèlement et la
loi belge non plus d'ailleurs. Vu mon humour relou et mon vocabulaire
de charretier, c'est éventuellement de l'outrage. Autrement dit, un
truc qui coûte drôlement moins cher au moment de payer l'amende et
qui, contrairement au harcèlement, ne fait pas perdre son boulot. Ce
n'est pas le même degré de gravité. De nos jours, il faut dire que
l'accusation de harcèlement, tout comme celle d'antisémitisme, est
devenue une arme moderne assez efficace, utilisée à tort et à
travers. Ca fait monter aux rideaux, ça rend irrationnel, ça
provoque des emballements pétochards complètement disproportionnés.
Je ne dis pas que c'est systématiquement mensonger. Ca ne l'est
pas. Mais ça peut l'être et ça l'est dans le cas qui m'occupe
puisque moi, je n'ai pas de kompromat qui me pourrit la conscience.
Aucun dossier dont je serais honteux. Aucune excuse à fournir. En
revanche, j'ai une aptitude presque surnaturelle à froisser les égos
et c'est bien ça, pas un comportement outrageusement illégal, que
l'on songerait aujourd'hui à me faire payer. Parce que ce scandale
de la Ligue du LOL a ouvert une bonne petite fenêtre de tir et que
le moment semble donc opportun à quelques conn.e.s pour essayer de
semer la confusion entre muflerie et harcèlement, irascibilité et
volonté de détruire des jeunes carrières, vannes vachardes et
domination systémique.
Mes
dossiers les plus troubles sont classés depuis longtemps. Il y a des
gens que j'ai malmenés avec qui j'ai fini par devenir pote. Des
éponges ont été passées sur des ardoises, des calumets ont été
fumés, des pactes de non-agression approuvés. Il m'arrive donc de
m'excuser, tacitement et même plus ouvertement, mais je n'ai pas
l'impression que cela doive et même que cela puisse arriver avec
celles et ceux avec qui j'ai pu me friter disons ces cinq dernières
années et qui, pour la plupart, en tiennent une solide couche.
Certaines de ces personnes, profitant de la vague d'indignation
suscitée par l'affaire de la Ligue du LOL, seraient aujourd'hui très
tentées de me balancer sur le coin de la gueule une accusation
éventuellement groupée de harcèlement. Ce ne sont que des rumeurs,
des allusions, une menace fantôme. Ca joue avec l'idée, sans avoir
vraiment de quoi la concrétiser, et aussi parce que le sujet est
porteur dans les rédactions et sur les réseaux sociaux. Cela ne me
fait pas peur mais cela me fâche car ce n'est rien de plus qu'un bon
gros coup de grosse bouse : sortir la bombe atomique pour répondre
au doigt d'honneur, utiliser ce féminisme actuellement en odeur de
sainteté pour mener de bêtes vendetta égotiques personnelles.
C'est tout simplement diffamer et imaginer chercher à me nuire dans
mon travail et dans mes relations à une époque où ce genre
d'accusation est très difficile à contrer même quand elle n'est
pas du tout pertinente.
Tombe en
France une vraie bande de connards et on en est à imaginer me faire
passer pour quelqu'un du même bois. Je n'ai pourtant jamais agi
comme l'ont fait ces types de la Ligue du LOL. J'ai froissé l'égo
de divas médiatiques et j'ai chicané publiquement le travail de
collègues et de confrères que j'estime nullards. J'ai insulté des
imbéciles qui venaient faire les mariolles sur mes pages sociales et
je me suis pris le chou publiquement avec des micro-célébrités.
Vous pouvez trouver ça grave, taré, impardonnable, irresponsable,
infantil, peu déontologique et complètement mufle mais jusqu'à
preuve du contraire, ce n'est pas photoshopper un pénis dans la
bouche d'un homosexuel ou d'une youtubeuse ou encore coller un
tatouage de croix gammée sur la photo d'un Juif pour ensuite faire
tourner le tout sur des réseaux professionnels. Ce n'est pas monter
un canular pour piéger une fille en surpoids psychologiquement
perturbée qui cherche à s'acheter un scooter et en profiter pour la
ridiculiser à grande échelle. Ca, ce sont de véritables trucs qu'a
fait la Ligue du LOL et ça n'a strictement rien à voir avec ce que
je fais et ce que je dis, même le pire.
Ce n'est
pas non plus la même audience, vu que l'on parle bien d'une bande de
kékés en groupe organisé issus des milieux influents parisiens
alors que de mon côté, cela fait vingt ans que je travaille seul à
la maison. Je ne suis pas un winner à la con de 34 ans sorti d'une
haute école de journalisme et gérant une rédaction parisienne, je
suis un pigiste autodidacte de presque 50 balais actif dans une
partie de pays où la presse écrite est en état de mort cérébrale
depuis au moins quinze ans. J'ai des potes, je connais du monde, j'ai
publié un livre avec un ministre. Mais je n'ai aucun réseau, aucune
influence, aucun privilège, pas de stagiaire à traumatiser. Je n'ai
même aucune perspective de carrière et pas vraiment de statut,
sinon celui d'intérimaire cinq jours par mois, vu que je passe par
la SMART pour faire facturer mes prestations. Anecdote parlante :
la dernière fois que j'ai ramené plus de 12 000 balles nets sur une
année fiscale, Georges W Bush était encore président. Ou Bill
Clinton, je ne sais plus. C'est donc pas mal couillon de me comparer
à des types qui ont quasi la moitié de mon âge et se prennent pour
les Rois du Monde parce qu'ils sont salariés chez Libé et aux
Inrocks en début de carrière et en tirent une vaine gloriole. Ce
n'est pas du tout le même univers. Ni les mêmes enjeux. Ni les
mêmes modes opératoires. Ni les mêmes motifs.
Que leur
attitude soit malgré tout estimée similaire à ce qu'il m'arrive de
balancer sur les réseaux sociaux et dans des chroniques et que cela
devrait donc être dénoncé, voire puni de la même façon, est une
aberration qui selon moi en dit long sur la perte de sens commun et
de nuances mais surtout sur l'amplitude de l'égo des personnes
concernées. Et puis aussi sur leur bêtise crasse, sur leur parano
biaisée par une mauvaise compréhension du féminisme, sur leurs
habitudes à manigancer comme dans Koh Lanta et sur leur revancharde
malignité. C'est un bûcher des vanités version Twitter wallon.
C'est pathétique, je n'ai aucune envie de jouer à ça et c'est bien
pourquoi je n'en parlerai plus après ce post. Le reste se règlera
IRL. Là où les conneries ont de vraies conséquences, pas juste une
quarantaine de likes. Alors, on danse ?