FIN 2019 –
DEBUT 2020 Alors que
j'avais surtout envie d'écrire sur une attaque d'araignées géantes,
Alan Moore, Northampton, le groupe Love & Rockets et cette
fameuse « production FM » de 1985-1986 qui faisait sonner
bazouf tous les groupes post-punk anglais dans le seul but de
percoler le marché américain, Quentin Jardon du magazine Wilfried
m'a proposé de me charger d'un portrait de l'ex-ministre Carlo Di
Antonio...
J'ai donc
refusé cette commande et l'un dans l'autre, j'ai finalement décidé
de prendre mes distances avec le journalisme politique. Cela ne veut
pas dire que je claque la porte du magazine Wilfried. Il y a un
article déjà fini au frigo qui devrait être publié dans un
prochain numéro et je proposerai sans doute encore d'autres choses à
la rédaction : des errances urbaines un peu politisées, de la
psychogéographie sociale, des trucs rigolos quoi... Mais interroger
des ministres et m'intéresser à leurs parcours, en fait, ça me
gave. Surtout dans le contexte actuel où un bon scrutin au
lance-flammes ne tiendrait tout de même pas du luxe.
Je fais
sinon partie de ceux qui estiment que pour mener de bonnes
interviews, il faut vraiment vouloir connaître la réponse aux questions que
l'on pose. Or, si quelqu'un comme François Brabant, le rédacteur en
chef de Wilfried, est vraiment passionné par les coulisses et les
rouages de la politique, les parcours des uns et des autres, leurs
pensées, leurs emballements, leurs projets et pourquoi ils se lèvent
le matin, moi pas. Je ressens éventuellement ça pour les Chemical
Brothers (je cite volontairement un nom ringard), pas pour Jean-Marc
Nollet.
J'ai
désormais 50 ans aussi et ça joue fort, ce genre de cap. On commence
à estimer le temps qu'il reste et comment remplir ces journées sans
trop se fourvoyer. Or, à l'heure du triple bilan demi-siècle –
fin de décennie – fin d'année, il m'est tout de même paru assez
évident qu'au moins ces journées seraient truffées de politiciens
et de journalistes, au plus il y aurait de la place pour du fun, de
la culture, des trucs, des machins et des couillonnades qui m'emballent VRAIMENT. Parmi
lesquelles des scénarios avec des araignées géantes et des
portraits du groupe Love & Rockets, donc. Et tenir une sorte de
journal, aussi, chose pour moi inédite : sans contrainte, sans trop
d'autocensure, ni de ligne éditoriale, ni même d'envie de lancer une conversation. Sans même m'attendre à être lu, en fait. Juste comme ça, pour
l'expérience. Le quincado vous salue bien.