J'étais chez un pote à suivre ça en direct et on n'a pas arrêté de rigoler et d'hurler : « Putain, l'enculée de grosse orange tarée, c'est ton régime alimentaire qui est sombre et dangereux, ouais, CONNARD! », «« Fucking Snowflake ! », "On se croirait dans Black Mirror revu par South Park, lé lé lé lé lé ! ». Et puis, quelques jours plus tard, il y a cette micro-célébrité des Internets d'alors, Vic Berger, qui a remixé le discours inaugural de Trump avec des images psychédéliques, des fanfares confédérées et des cornes de brume et j'ai bien regardé ça 25 fois d'affilée tellement non seulement ça me pliait encore plus de rire mais aussi que ça ressemblait pour moi au meilleur résumé de l'affaire : c'est grave mais moins grave qu'ILS ne le disent. On s'en sortira. Même pas peur.
Les années Trump furent un gros shitshow dystopique, les années actuelles sont vraiment les plus nulles que j'ai pu traverser depuis que je suis né mais... La société proche de l'implosion ? La dictature (faf, woke ou muslim) à nos portes ? La fin de tout ce qui est bon et beau en vue ? Vit-on vraiment dans une « dark and dangerous place », menacés, condamnés ? Certaines parties du monde le sont. Des strates sociales le sont. Beaucoup d'esprits sont englués dans de tels endroits et la configuration des réseaux sociaux ainsi que le mode opératoire des médias, - ce capitalisme de la peur -, fait en sorte de vous faire voir ainsi les choses.
Bien entendu, il y a des turbulences, plus ou moins sévères, plus ou moins annonciatrices de merdes contre lesquelles là, il faudra éventuellement vraiment se battre un jour. Comme disait l'éminent philosophe Walter Shobshack, au-delà de cette ligne dans le sable, tu t'exposes à un mur de souffrances, mec. En attendant, le vol semble encore et toujours rester plus routinier que proche du crash. Même les restrictions durant le Covid ont davantage ressemblé à un très long dimanche de pluie suivi d'un jour férié interminable qu'à 28 Days Later. Même la Troisième Guerre Mondiale n'est plus ce qu'elle était.
Quand j'étais gosse, Troisième Guerre Mondiale signifiait annihilation totale de l'Humanité. Or, aujourd'hui, je ne suis même pas certain que si la Troisième Guerre Mondiale éclatait demain (et « demain » pourrait très bien avoir été le 24 février 2022), on en serait même officiellement notifié. Peut-être que l'OTAN parlerait plutôt d'une opération spéciale en Ukraine, d'un simple support tactique, de frappes limitées, comme jadis en ex-Yougoslavie et en Lybie. Cela ne durerait que quelques semaines.
« Venons-nous de vivre la Troisième Guerre Mondiale » ?, demanderait ensuite Cyril Hanouna à son panel mi-singes, mi-phoques dès l'annonce de pourparlers de paix. « La Chine menace Taiwan. Allons-nous vers la Quatrième Guerre Mondiale ? », ferait ensuite mine de s'inquiéter Joe Rogan. « Lizzo, la nouvelle James Bond Girl : encore une victoire des racisé.e.s morphodivergeants sur le Patriarcat ? », conclurait le site Madmoizelle. Bref, même une bonne grosse guerre ne suffirait sans doute plus à stopper les conneries.
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